
La gestion de course est d’une importance capitale lors d’une compétition de fond ou de demi-fond. Si elle est bien mise en application, elle peut grandement rentabiliser votre entraînement. Au contraire, une mauvaise gestion de course peut faire en sorte que votre temps ne soit pas représentatif des efforts que vous avez mis à l’entraînement. Voici donc quelques conseils qui vous aideront à avoir une compétition à la hauteur de vos attentes.
- Éviter de partir trop rapidement
Trop motivés par l’ambiance et le rythme des autres compétiteurs, la majorité des coureurs ont déjà commis l’erreur de partir trop rapidement pour, par la suite, être incapables de tenir le rythme et être contraints de ralentir considérablement dans la deuxième portion de la course.
Ce phénomène est dû aux filières énergétiques utilisées pour fournir de l’énergie aux muscles lors d’un effort physique. En effet, dépendamment de notre niveau de course, les filières aérobie et anaérobie lactique sont utilisées à différentes proportions lors d’une course de fond ou de demi-fond. Ces proportions dépendent notamment de la distance effectuée, de l’allure de course ainsi que de notre niveau d’entraînement.
Quant à elle, la filière aérobie est majoritairement utilisée pour les efforts de plus longue durée. En résumé, elle fournit du carburant aux muscles en produisant de l’énergie à partir des nutriments préalablement ingérés (glucides, lipides et protéines) à l’aide de l’oxygène.
Pour sa part, la filière anaérobie lactique fournit du carburant aux muscles en produisant de l’énergie à partir des glucides, mais sans l’aide de l’oxygène. Cette filière est la source dominante d’énergie pour les efforts de courte durée allant de 15 à 120 secondes. Pour des efforts de plus longue durée, son utilisation est inversement proportionnelle à la durée de l’effort, c’est-à-dire qu’elle sera davantage utilisée dans un 5 km que dans un 10 km. Elle entre également en action lorsque la filière aérobie ne suffit plus à fournir de l’énergie aux muscles en raison de l’intensité trop élevée.
Bien que certains athlètes de haut niveau soient en mesure d’utiliser la filière anaérobie lactique pendant une plus longue durée de la course, une allure trop rapide au départ peut mener à la surutilisation précoce de cette filière. Ainsi, cela peut entrainer une fatigue rapide et d’importants inconforts trop tôt dans la course, et, ultimement, une baisse de performance.
Courir à une vitesse relativement confortable testée à l’entraînement dans le but d’atteindre notre objectif et d’accélérer dans la deuxième moitié de la course serait donc la meilleure stratégie pour réaliser un temps à la hauteur de nos attentes. De plus, la course sera également nettement plus agréable.
- Tester le parcours
Tester le parcours avant la compétition est particulièrement important dans les courses qui comportent des faux plats ainsi qu’un dénivelé important. Il sera par la suite plus facile d’établir une stratégie et de savoir quand s’économiser et quand accélérer tout au long du parcours.
- Courir en peloton
Lorsque possible, courir dans un peloton de plusieurs coureurs du même niveau permet d’économiser considérablement notre énergie et de réduire la perception de l’effort. Ce gain d’énergie est dû au fait qu’une moins grande résistance au vent est nécessaire.
Sources :
Beaumont, F., Legrand, F., Bogard, F., Murer, S., Vernede, V., & Polidori, G. (2021). Aerodynamic interaction between in-line runners: new insights on the drafting strategy in running. Sports Biomechanics, 1-16.
Polidori, G., Legrand, F., Bogard, F., Madaci, F., & Beaumont, F. (2020). Numerical investigation of the impact of Kenenisa Bekele’s cooperative drafting strategy on its running power during the 2019 Berlin marathon. Journal of Biomechanics, 107, 109854.
Société canadienne de physiologie de l’exercice (2013). La santé par la pratique d’activité physique (SPAP-SCPE).